Syrie: la «journée en enfer» du convoi humanitaire de l’ONU à Homs

La trêve à Homs a été rompue, samedi. Le convoi de l’ONU a été pris pour cible et seule une petite partie de l’aide a été acheminée dans la ville. La moitié du convoi a pu atteindre ses objectifs et 83 personnes ont été évacuées samedi. Selon la télévision d'Etat syrienne, 40 civils supplémentaires ont pu fuir la ville, ce dimanche.

Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour

Les véhicules blindés de l’ONU sont sortis de Homs criblés d’impacts. Le responsable de l’aide humanitaire qui était dans le convoi a parlé d’une « journée en enfer ». Dès son entrée dans les quartiers assiégés de la ville, le convoi a été pris pour cible par des tirs de mortiers et de snipers. Un employé du croissant-rouge a été blessé.

Ce convoi devait acheminer de la nourriture, de la farine et des médicaments à la population de Homs assiégée depuis 18 mois. Seuls deux véhicules sur quatre sont finalement arrivés à destination. Ils sont restés bloqués jusque tard dans la nuit et, contrairement à ce qui était prévu, l’ONU n’a pu évacuer aucun civils.

Amos « déçue » par la rupture de la trêve, samedi

Cette rupture de la trêve a fait l’objet de communications tendues, ce samedi, entre la présidence syrienne et les officiels de l’ONU, à New York. La chef humanitaire, Valerie Amos s’est dite « profondément déçue » de la rupture de cette trêve qui devait durer trois jours. Mais la secrétaire générale adjointe des Nations unies chargée des affaires humanitaires s’est refusé à désigner un responsable.

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« Je continue à appeler ceux qui sont impliqués dans ce conflit cruel à respecter la trêve humanitaire, à assurer la protection des civils et à faciliter la distribution de l'aide. Les Nations unies et leurs partenaires humanitaires ne renonceront pas à faire de leur mieux pour apporter leur aide à ceux qui en ont besoin », a insisté la coordinatrice des actions humanitaires des Nations unies dans un communiqué.

3 000 civils pris au piège de Homs

Les deux camps s'accusent mutuellement de ces violences. Ce dimanche, seule certitude une partie de l'aide à pu être distribuée aux civils et, ce dimanche matin, la trêve a semble-t-il été respectée. Mais impossible à ce stade de confirmer si l'évacuation de civils pourra se poursuivre dans la journée.

On évalue à environ 3 000, le nombre de civils présents dans la ville assiégée par le régime de Damas depuis plus de 600 jours. Seules 83 personnes avaient pu être évacuées, samedi, pour une opération humanitaire qui mobilise les plus hautes instances de la diplomatie internationale depuis plusieurs semaines. Ce dimanche 9 février, à la mi-journée, la télévision d'Etat syrienne a affirmé que 40 civils supplémentaires, dont deux enfants, avaient été évacués au cours de la journée. Une évacuation qui, selon la télévision officielle de Damas, a été menée « malgré les tirs de groupes terroristes armés ».

L'accord de cessez le feu conclu sous l'égide de l'ONU pour permettre une opération humanitaire devrait rester en vigueur jusqu'à, officiellement, ce dimanche soir.

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