Syrie: l'opposition sous pression autour de sa participation à Genève 2

L'opposition syrienne en exil, réunie à Istanbul, doit se prononcer ce vendredi 17 janvier sur sa participation ou non à la conférence de paix de Genève 2, sous la pression de ses parrains arabes et occidentaux. Lors d'une première réunion dans la mégapole turque il y a dix jours, les quelque 120 délégués de l'opposition modérée au président Bachar el-Assad ont été incapables de se prononcer, minés par les divisions qui les déchirent. Hier, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a une nouvelle fois exhorté la Coalition nationale syrienne à envoyer une délégation en Suisse.

Exercice délicat pour Ahmad Jarba. Le président de la Coalition de l’opposition syrienne, favorable à la participation à Genève 2 doit faire preuve de persuasion. Convaincre les plus réticents au sein de l’opposition, ceux qui refusent de s’assoir à la table des négociations.

La marge de manœuvre d’Ahmad Jarba est réduite. Il ne dispose pratiquement d’aucun argument pour leur faire changer d’avis, si ce n’est les promesses d’une transition politique.

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Personne n’a l’assurance qu’une transition politique sera bel et bien mise en place en Syrie après Genève 2. D’autant que transition politique revêt ici deux significations différentes :

Pour l’opposition, les pays arabes et les pays occidentaux qui la soutiennent, elle veut clairement dire : le départ de l’actuel président syrien et la transmission du pouvoir à la Coalition.

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Dans le camp d’en face, celui du régime, l’interprétation est diamétralement opposée : en aucun cas Bachar el-Assad ne cèdera sa place et libre à l’opposition de venir dialoguer ou non à Genève 2.

Selon le chercheur Frédéric Picon, il n'y aura pas de négociations politiques à Genève.

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