Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Après plusieurs jours de tragi-comédie, cette conférence de la coalition de l’opposition syrienne est un échec à tous points de vue. D’abord parce que les différentes composantes de la coalition n’ont pas réussi, au bout d’une semaine d’âpres débats, à élargir la base de leur représentation en choisissant de nouveaux délégués, donc encore moins à désigner un nouveau Premier ministre qui aurait pu former le tout premier gouvernement de transition, ni le président de cette opposition.
Ensuite parce que, en raison de ces divisions internes, et pour la première fois, la rébellion armée, c’est-à-dire l’Armée syrienne libre (ASL), a adressé à cette Coalition nationale syrienne (CNS) un message de condamnation et de mise en garde pour avoir failli à représenter les forces révolutionnaires sur le terrain.
Et enfin, et c’est sans doute le plus grave, parce que l’échec des pressions parfois non amicales des pays réputés amis de la Syrie – c’est-à-dire en fait de l’opposition syrienne – qui ont vexé une majorité des membres de la coalition par leur interventionnisme menant au refus de participer à Genève II, risque de décourager ces pays amis et d’affaiblir donc leur soutien au pire moment : celui où l’Armée de Bachar el-Assad reprend du terrain.