Première comparution du guide suprême des Frères musulmans en Egypte

Le procès de Mohamed Badie, le guide suprême des Frères musulmans, et de cinq de ses collaborateurs, a commencé ce lundi 9 décembre devant la cour d’assises de Gizeh, au sud du Caire. Ils sont accusés d’avoir commandité des actes de violence qui ont fait six morts le 15 juillet. En marge, des affrontements ont eu lieu ce lundi entre étudiants et forces de l'ordre

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

L’événement était la comparution de Mohamed Badie pour la première fois dans le box des accusés. Le guide suprême de la Confrérie, qui avait été arrêté il y a quatre mois, a récusé le tribunal et a qualifié le procès de « simulacre de justice ».

Essam al-Eryan, vice-président du parti Liberté et Justice des Frères musulmans, a accusé les magistrats « de faire le jeu des putschistes de l’armée et du gouvernement intérimaire ».

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La séance a été consacrée à la lecture par le parquet de l’acte d’accusation. Mohamed Badie est poursuivi pour organisation d’actes de violence et agression contre des civils et des policiers et destruction de propriétés publiques et privées.

Le procès se déroulait dans l’Académie des cadets de la police, proche de la prison de Tora, au sud du Caire, où sont emprisonnés presque tous les hauts responsables Frères musulmans.

Un procès qui a finalement été reporté au 11 février 2014, à la demande des avocats de la défense et des parties civiles. Mohamad Badie, comme les autres responsables de la Confrérie sont poursuivis dans plusieurs autres affaires.

Cars de police incendiés

De leur côté, des centaines d’étudiants de l’Université islamique al-Azhar, un fief des Frères musulmans, ont manifesté ce lundi. 

L'université est située à une quinzaine de kilomètres du lieu du procès. Des accrochages ont eu lieu en début d’après-midi quand des centaines d’étudiants ont coupé l’avenue al-Nasr, une des artères principales du Caire située devant l’université. Brigades antiémeutes et étudiants se sont affrontés à coups de grenades lacrymogènes, de cocktails Molotov et de pavés.

Plusieurs cars de police, ainsi que des véhicules privés ont été incendiés devant l'université et sur le campus. Les forces de l’ordre sont intervenues à la demande du président de l’université, selon le ministère de l'Intérieur. Près d’une centaine d’étudiants ont été interpellés.

Parallèlement, les étudiants de l’université du Caire ont manifesté dans le calme pour protester contre la mort d’un étudiant lors d’affrontements avec la police il y a une dizaine de jours. Depuis lors, les études sont interrompues à la faculté d’ingénierie dont faisait partie l’étudiant tué.

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