En Egypte, une crise en chasse une autre, alors que certains islamistes ont choisi la voie pacifique. Ce sont désormais les mouvements pro-démocratie qui montent au créneau. Pour ces militants qui ont fait plier deux régimes consécutifs, autoritaire et islamiste, hors de question de renoncer aux acquis de la révolution.
Pourtant selon le politologue égyptien, Azer Farag, même si cette interdiction de manifester vise en premier lieu les Frères musulmans, tout le monde doit respecter la loi : « La loi doit être appliquée de la même manière pour tous. Sinon ça sera du deux poids deux mesures. Si les autorités veulent être justes, et dire : nous interdisons les manifestations dans le but de retrouver la stabilité. Et bien, personne n’aura le droit de manifester ». Inacceptable pour les militants pro-démocratie. Pour eux, cette loi liberticide porte la marque du pouvoir militaire avec à sa tête le général Abdel Fattah al-Sissi.
« Abdel Fattah al-Sissi ne détient pas tous les pouvoirs. Cette loi a été promulguée par le gouvernement et validée par le président par intérim. Abdel Fattah al-Sissi est un simple membre de l’exécutif », explique le politologue, Azer Farag.
Le 3 juillet dernier, le général Abdel Fattah al-Sissi, commandant en chef de l'armée, avait destitué le président islamiste Mohamed Morsi disant répondre aux millions de manifestants et militants pro-démocratie. Aujourd’hui certains de ces militants sont sous le coup de mandats d’arrêt lancés par la justice égyptienne. Leur tort : avoir organisé des rassemblements.