Avec notre correspondante au Caire, Perrine Mouterde
Ils sont une centaine de manifestants pacifiques réunis devant l’Assemblée. Face à eux, des dizaines de policiers, qui chargent, à peine 20 minutes après le début du rassemblement.
« Ils dispersent la manifestation parce que nous n’avons pas d’autorisation, explique Wael, qui recule avec les autres protestataires. Nous manifestons pour deux raisons : contre les tribunaux militaires pour les civils et contre la loi sur les manifestations qu’ils viennent d’adopter. Nous voulons défier ce régime dictatorial ! Ils ont utilisé des canons à eau et comme vous le pouvez le voir, ils utilisent maintenant des bâtons… »
Essoufflé et abattu
Les policiers pourchassent effectivement les manifestants le long de l’avenue Qasr el Aini, au milieu de files de voitures, et en lançant des coups de bâton.
« Il y avait un policier juste derrière moi, témoigne Sarah âgée à peine de 17 ans et effrayée. Il avait ce bâton et il disait pourquoi, pourquoi vous faites ça ? Et il était sur le point de me frapper. »
Comme elle, Mohamed est encore essoufflé après cette course. Essoufflé et abattu. « Ils arrêteront quand ils nous auront tués, explique-t-il. Où est la révolution ? Dans ce pays, la police ne sait faire que tuer. »
Des dizaines de militants, de journalistes et d’avocats ont été arrêtés. D’autres sont blessés. Ce matin, une autre manifestation a été dispersée de la même façon dans le centre du Caire.
Des protestations également à l'Assemblée
A l'Assemblée constituante, 20 des 50 membres ont décidé de geler leur activité si gouvernement ne libère pas 28 manifestants qui protestaient contre la nouvelle loi sur manifestations et les jugements civils devant les cours militaires.