Avec notre correspondant à Bombay, Sébastien Farcis
Lors de ces affrontements, deux ouvriers sont morts, apparemment abattus à coups de balles réelles tirées par la police. Une escalade inquiétante. Selon la direction de l'hôpital qui a accueilli l'un des travailleurs tués, celui-ci portait un impact de balle réelle dans le cou, ce qui indiquerait un dérapage criminel de la police. Cette dernière a jusqu'à présent utilisé des balles en caoutchouc, du gaz lacrymogène voire des bâtons pour disperser les nombreuses manifestations des ouvriers du textile. Et un chef de police affirmait que ce lundi encore, aucune balle réelle n'a été tirée. «Nous pensons que les travailleurs sont morts lors d'une bousculade au moment de sortir de l'usine», a t il avancé. Ce qui n'expliquerait pas l'impact dans le cou du défunt.
Les travailleurs expérimentés craignent de ne pas profiter de l'augmentation
La situation s'était relativement calmée la semaine dernière, après que le patronat a accepté d'augmenter le salaire minimum dans le secteur de 77%, à 53 euros par mois, comme le recommandait le gouvernement. Mais les travailleurs plus expérimentés craignent à présent ne pas profiter de cette augmentation.
Le manque de représentation syndicale dans les usines du Bangladesh, du fait de la répresion patronale, pousse souvent les travailleurs à protester dans la rue pour faire entendre leurs revendications.