Les chaînes de télévision locales montrent ce lundi des images prises à travers tout le pays de manifestants bloquant les autoroutes, incendiant les locaux du parti au gouvernement et lançant des bombes artisanales. Les accrochages opposent les partisans de la ligue Awami au pouvoir et ceux du Parti nationaliste du Bangladesh, alliés aux islamistes.
Des négociations pour dissiper la crise entre le Premier ministre au pouvoir, Mme Hasina et le chef de l'opposition (et ancien Premier ministre), Mme Khaleda Zia, ont échoué samedi soir, au terme d'un entretien téléphonique de quarante minutes, premier contact
direct depuis au moins dix ans entre les deux femmes fortes - et farouches
ennemies - du Bangladesh.
Un partisan du pouvoir tué à coups de machette
Dans le seul district de Joypurhat, dans l'ouest, 3 000 activistes se sont ainsi affrontés aujourd'hui pendant que la police tirait des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes. Et c'est dans cette région, dans la ville de Harina Kundu, qu'une figure locale de l'opposition a été tuée par une bombe, pendant que dans le nord, dans la ville de Rambhadra Bazaar, un partisan du pouvoir était, selon la police, tué à coups de machette.
En quatre jours, les activistes auraient, selon la police, lancé au moins une dizaine de bombes sur les résidences de plusieurs ministres, d'un juge de la Cour suprême et d'un procureur qui travaille sur les procès pour crimes de guerre. C'est d'ailleurs la décision du pouvoir de mettre en place un tribunal spécial pour juger les responsables de l’opposition pour «crimes de guerres commis lors de la guerre d’indépendance» en 1971, qui a provoqué les premières violences l'an dernier.
Et depuis janvier, au moins 150 personnes ont été tuées, faisant de cette année 2013 la plus sanglante depuis justement la guerre d'Indépendance.