C'est l'effondrement du Rana Plaza, en avril dernier, et la mort de plus d'un millier de personnes qui avaient ouvert les yeux du monde sur les conditions de travail des ouvriers du textile au Bangladesh. Des millions d'ouvriers, travaillant dans des locaux non conformes aux normes de sécurité, pour 38 dollars par mois. Moins d'un euro par jour.
En mai dernier, un accord sur la sécurité des usines avait été conclu entre le gouvernement, les syndicats et les clients internationaux du Bangladesh, les Européens Benetton, H&M et Zara ou encore le Français Carrefour. L'Américain Wallmart a mis lui en place un accord différent qui n'est pas contrôlé de manière indépendante et n'a donc pas la même portée, précise notre correspondant régional Sébastien Farcis. Les marques s'engageaient à être responsables et des inspections allaient être menées. Un pas en avant était franchi.
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Un pas important, lorsque l'on sait que le Bangladesh est le deuxième pays exportateur de vêtements au monde. Le secteur représente 10 % du produit intérieur brut du pays, et 80 % des exportations annuelles.
La question des salaires jamais tranchée
Mais la question de fond, la question des salaires, n'a toujours pas été tranchée. En juin dernier, le gouvernement avait mis en place un groupe de travail spécial. Les syndicats avaient demandé un salaire mensuel minimum d’un montant de 100 dollars, mais les propriétaires d'usines avaient seulement accepté d'augmenter de 20% le salaire minimum actuel.
Un salaire minimum qui avait lui-même été obtenu après des manifestations monstres en 2010. A l’époque, un économiste avait calculé que cette hausse de salaire, répercutée sur le prix du vêtement vendu en occident ne représentait que de 1 à 3% de hausse.
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