Bangladesh: les ouvriers du textile veulent des salaires décents

Cinquante mille ouvriers du secteur textile bangladais ont manifesté ce samedi 21 septembre à Dacca, la capitale du Bangladesh. Ils réclament un salaire minimum de 100 dollars par mois, ce que leur refusent les propriétaires d’usines travaillant pour les grandes marques occidentales.

Les ouvriers ont d'abord manifesté plusieurs zones industrielles : Gazipur, Mouchak et Ashulia. Beaucoup étaient armés de bâtons et, selon la police, ils ont lancé des briques et des pierres sur la vingtaine d’usines qui avaient interdit à certains de leurs employés de quitter leurs postes. Des employés qui voulaient, eux aussi, rejoindre la grande manifestation organisée ce samedi 21 septembre dans la capitale pour demander une augmentation des salaires.

Un des salaires les plus bas au monde

Car le Bangladesh a beau être le deuxième exportateur de vêtements au monde et travailler pour de riches entreprises occidentales – parmi lesquelles H&M, Wallmart ou Carrefour -, dans leur écrasante majorité, ses trois millions de travailleurs gagnent parmi les salaires les plus bas de la planète.

En juin dernier, le gouvernement a créé un groupe de travail spécial pour examiner leurs rémunérations. Deux mois avant, l’effondrement de l’immeuble-usine du Rana Plaza, qui avait fait plus de 1 100 morts, avait remis sur le devant de la scène les conditions de travail scandaleuses des ouvriers et leurs salaires de misère.

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Mais, aux syndicats qui demandaient une augmentation de presque 200 %, pour passer de l'équivalent de 38 à 100 dollars par mois, les propriétaires d’usines ont opposé la conjoncture morose et proposé une augmentation de 20 %.

D’où cette manifestation, plutôt calme au regard de celles qui entre 2006 et 2010 s’étaient transformées en violents affrontements. Des centaines d’usines avaient alors été vandalisées, et des dizaines de personnes tuées.

► La page Facebook de « Dignity in Industry » et Le site du projet « Inside - Out » de JR.

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