Nucléaire iranien: les discussions s'achèvent sans accord

Les trois jours d'intenses négociations se sont clôturés sans accord dans la nuit de samedi à dimanche. Le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif et ses homologues du groupe 5+1 ont affirmé que « quelques questions restent à traiter ». Une nouvelle réunion est prévue le 20 novembre prochain. Le ministre iranien affirme ne pas être déçu de l'absence d'accord.

La première déclaration a été faite par le ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius. Il a annoncé la fin de la réunion nocturne entamée quelques heures plus tôt. D'après Laurent Fabius, ces réunions ont permis des avancées mais, « quelques questions restent à traiter ».

Ce troisième jour de négociation était dédié à la rédaction d 'un accord intérimaire d'une durée de six mois. Ce dernier devait apporter des garanties sur le programme iranien soupçonné d'avoir une finalité militaire.

L'objectif premier pour l'Iran était ainsi d'obtenir des assouplissements aux sanctions économiques internationales qui étranglent le pays.

De rudes négociations et des progrès significatifs

Autour de la table des négociations se trouvaient Mohammad Javad Zarif, le ministre des Affaires étrangères iranien, la chef de la diplomatie de l'Union Européenne, Catherine Ashton et les représentants du groupe des 5+1 (Etats Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne).

Les divergences portaient essentiellement sur les garanties demandées au gouvernement iranien. La France par exemple en exigeait plus, avec notamment la demande de la fermeture du réacteur d'Arak. L'Iran considérait d'ailleurs l'Etat français comme le plus intransigeant. 

à (re)lire : Echec des discussions sur le nucléaire iranien : Téhéran pointe du doigt le rôle de la France

Nouvelle réunion le 20 novembre

La chef de la diplomatie de l'Union Européenne, Catherine Ashton a annoncé qu'une nouvelle réunion serait organisée le 20 novembre prochain. Cette fois-ci, elle se déroulera au niveau des directeurs politiques dans un premier temps. Puis, selon le vice ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Aragchi, si un accord est trouvé, les ministres se joindront aux discussions.

D'après le représentant de la République islamique, un accord pourrait être conclu à cette prochaine réunion. D'ailleurs, dans ce sens, Mohammed Javad Zarif a qualifié ces réunions de discussions de « très bonnes ». Il a ajouté qu'elles représentaient « quelque chose sur lequel nous pouvons nous appuyer. » Il a aussi déclaré : « Je ne suis absolument pas déçu. » Le président iranien lui rappelle ce dimanche le droit du peuple iranien à l'énergie nucléaire et à l'enrichissement. Ce sont des «lignes rouges qui ne peuvent être franchies» a déclaré Hassan Rohani lors d'un discours devant l'Assemblée nationale.

Optimisme américain affiché

De son côté, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a rappelé la détermination de Washington à empêcher l'acquisition d'armes nucléaires par l'Iran mais a manifesté son optimisme pour la suite des négociations. «Nous avons non seulement atténué nos différences, mais clarifié celles qui demeurent, et fait des progrès réels sur l’approche de cette question : comment l’Iran peut poursuivre son programme nucléaire et donner une garantie sur sa nature pacifique. Il n’y a pas de doute dans mon esprit, que nous en sommes bien plus près en quittant Genève, que nous étions en arrivant… et cela grâce à un bon travail, de bonne foi» déclarait John Kerry à la fin de la réunion.

On sait que pour les Etats-Unis la voie est étroite rappelle notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio. La levée totale des sanctions ne pourra se faire sans l’accord du congrès, difficile à obtenir pour Barack Obama en ce moment, car la Chambre des représentants est acquise à l’opposition.

Washington privilégie donc une stratégie de petits pas, qui pourrait permettre de lever une partie des restrictions imposées à Téhéran, des sanctions financières par exemple, qui sont à la discrétion de la Maison Blanche.

Si l’Iran remplit sa partie du contrat, l’espoir de Barack Obama est de convaincre ainsi son Congrès de la nécessité de poursuivre dans la voie de la détente. Mais c’est une stratégie plus globale qui a été choisie par les négociateurs européens. La presse américaine n’a aucun doute, ce sont les exigences françaises qui ont bloqué cette première phase de compromis avec l’Iran.

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