Entre Israéliens et Palestiniens un chemin vers la paix semé d'embûches

Les autorités de l'Etat hébreu ont lancé, dimanche 2 novembre, de nouveaux appels d'offres pour la construction de logements de colonisation, au total, deux mille unités d'habitation, à Jérusalem-Est et en Cisjordanie. Peu auparavant, la presse israélienne évoquait la construction d'une clôture à la frontière avec la Jordanie. Provocation ou pas, ces informations révélées avant une nouvelle mission du secrétaire d'Etat américain, John Kerry, en Israël et dans les Territoires palestiniens, refroidissent un peu plus les pourparlers en cours.

Avec notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul

Après la libération de 26 Palestiniens, ce sont donc près de 2 000 logements qui seront construits à Jérusalem-Est et dans les colonies de Cisjordanie. Les appels d’offres ont été lancés à la veille de la nouvelle visite du secrétaire d’Etat américain John Kerry. Sept cents de ces unités de logements seront mises en chantier dans le quartier de colonisation de Ramat Shlomo dans la partie orientale de Jérusalem. Dans le passé, une décision similaire, au moment de la venue du vice-président américain dans la ville, avait provoqué une crise dans les relations entre Israël et les Etats-Unis.

« Chaque fois que Benyamin Netanyahu fait un petit pas vers la paix, il en fait deux grands pour faire en sorte qu’il soit plus difficile de parvenir à la paix », a déploré le mouvement anti-colonisation La Paix Maintenant qui estime que la construction sur le terrain débutera d’ici quelques mois. La décision de donner le feu vert à ces mises en chantiers est le résultat de pressions directes de l’aile droite de la coalition gouvernementale de Benyamin Netanyahu qui tente de cette façon de donner un coup de frein au dialogue israëlo-palestinien.

Avec notre correspondante à Ramallah, Emilie Beaujard

L’administration américaine redouble d’effort pour contenir l’incendie. Les coups de fils se sont multipliés entre Ramallah et Washington. Et le président palestinien aurait accepté de ne pas quitter - pour l’instant - la table des négociations. Mais en coulisses, le feu ne semble pas maîtrisé et dans les couloirs de l’Autorité palestinienne, beaucoup accusent les Américains, médiateurs unique dans ce dossier de ne pas bouger le petit doigt, et de laisser Israël faire tout ce qu’il lui plaît. Le leadership palestinien envisagerait donc de nouvelles mesures en réaction, comme par exemple, saisir les Nations unies, car il y a encore quelques jours, la menace de la démission des principaux négociateurs palestiniens n’a convaincu personne et encore moins les Palestiniens qui voient dans ces négociations un mauvais film américain. Sauf que dans la réalité, Abbas va devoir faire face à la colère croissant de son peuple, sans réelle avancée dans les négociations, quel bilan pourra t-il lui présenter ? La libération de 104 prisonniers palestiniens contre des milliers de nouveaux logements dans les colonies israéliennes. Pas sûr que les Palestiniens y voient là une avancée vers la paix.

 

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