Nucléaire: l'Iran veut bien négocier, mais refuse d'envoyer son uranium à l'étranger

Ce dimanche 13 octobre, le chef de la diplomatie américaine rencontre son homologue européenne. Au programme : le nucléaire iranien. Les représentants de l'Iran et des pays du groupe « 5+1 » (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) se retrouvent mardi et mercredi à Genève pour relancer les négociations, interrompues depuis le mois d'avril. L'Iran veut bien discuter de la forme, de la quantité et du niveau d'enrichissement de son stock d'uranium. En revanche, une ligne rouge existe : Téhéran n'enverra pas à l'étranger sa production d'uranium enrichi.

Avec notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi

Deux jours avant la reprise des négociations avec les grandes puissances à Genève, l’Iran a clairement défini ses limites. La République islamique refuse d'envoyer à l'étranger son stock d'uranium enrichi, a déclaré Abbas Araghchi, le chef des négociateurs iraniens sur le dossier nucléaire.

Il rejette ainsi l'une des exigences des pays occidentaux, et surtout d’Israël. Mais M. Araghchi a également ajouté que Téhéran refuserait de discuter de son droit à l’enrichissement d’uranium. En revanche, Téhéran se dit disposé à parler du niveau d’enrichissement.

Ces derniers jours, le Premier ministre israélien a multiplié les interviews aux grands médias européens pour exiger l’arrêt total de l’enrichissement d’uranium par Téhéran, et l’envoi à l’étranger de son stock déjà produit. Selon Benyamin Netanyahu, l’Iran pourrait utiliser son stock pour fabriquer des bombes atomiques. Ce que l’Iran a toujours démenti.

La position de fermeté de Téhéran pourrait compliquer les négociations de Genève. L’Iran limite actuellement son enrichissement à 20%, un niveau utilisable seulement à des fins pacifiques. En effet, pour fabriquer la bombe atomique, il faut pousser l’enrichissement à plus de 90%.

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