Avec notre envoyée spéciale à New York, Anne Corpet
C’est à sa demande que le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, sera reçu ce jeudi 26 septembre par le groupe des Six. « Nous verrons bien ce que Javad Zarif a à nous dire, et, nous sommes, bien sûr, prêts à discuter », commente un diplomate familier du dossier. Après l’offensive de charme lancée par Rohani, le président iranien, aux Nations unies et à la télévision américaine, il s’agit de vérifier si l’Iran est prêt à passer aux actes.
Sur l’épineux dossier du nucléaire, seuls les Iraniens font part de leur optimisme. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif annonce sur son compte Twitter, une reprise des négociations dès ce mois d’octobre et dans un entretion au Washington Post, le président iranien affirmeêtre prêt à signer un accord dans les trois à six mois.Cet enthousiasme est accueilli avec prudence par le groupe des Six.
Il y a un énorme décalage entre les tombereaux de signaux positifs et la réalité, commente un proche des négociateurs occidentaux, et il ajoute qu’« il faudrait sortir du rayon des déclarations d’intention et attaquer le fond du dossier ».
De fait, pour les Six, le plus urgent est d'obtenir la suspension de la production d'uranium à 20%, et la sortie du territoire iranien de la majorité du stock déjà existant. D'après le dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Téhéran possède 372 kg de ce combustible, considéré comme rapidement transformable en vue d'une utilisation militaire. Les Iraniens déclarent que ce stock est destiné à leur moteur de recherche, mais il est en fait largement supérieur à ses besoins.
Autre préoccupation, le site de Fordo, dont les Six réclament la neutralisation. « Cette installation cumule les dangers, explique un spécialiste, elle a été clandestine pendant des années et construite sur une base militaire, profondément enterrée dans la montagne, et produit de l'uranium enrichi à 20% ».
Troisième sujet d'inquiétude : le site d'AraK en cours de construction, officiellement à vocation médicale. « S'il était achevé, ce serait le plus gros réacteur de recherche du monde », souligne un diplomate. Les Iraniens ont indiqué une mise en service du site en 2014. En une année de fonctionnement, AraK pourrait produire suffisamment de combustible irradié qui, une fois retraité, pourrait donner du plutonium.