Avec notre envoyée spéciale à New York, Anne Corpet
« L'Iran n'est pas une menace pour le monde », a martelé Hassan Rohani à la tribune des Nations unies, mardi. Le président iranien l'a répété à plusieurs reprises : son pays ne cherche pas à obtenir l'arme nucléaire, il est prêt à coopérer avec des partenaires responsables.
Et Hassan Rohani a répondu à l'offre de dialogue lancée le matin même par son homologue américain. Au cours d'une longue intervention largement consacrée à l'Iran, le président américain avait salué l'arrivée au pouvoir à Téhéran d'Hassan Rohani et s'était dit prêt à emprunter la voie diplomatique : «J'ai écouté avec beaucoup d'attention le président Obama, a déclaré Hassan Rohani, je reconnais la volonté politique du président américain, j'espère qu'il ne cèdera pas aux groupe de pression belliqueux. Je crois que nous parviendrons à un cadre pour surmonter nos divergences». Hassan Rohani a aussi répété que son pays ne se doterait jamais de l'arme atomique.
Les contacts à haut niveau vont se poursuivre
Le ton d'Hassan Rohani, très éloigné des provocations enflammées de son prédécesseur, laisse espérer un possible dialogue, mais la poignée de main tant attendue n'a pas eu lieu. Les Américains ont bien proposé une rencontre, mais les Iraniens l'ont refusée, officiellement faute de temps pour l'organiser.
C'est avec une prudence toute mesurée que le président iranien s'engage sur la voie diplomatique. Dans son discours, Hassan Rohani n'a pas manqué de condamner vigoureusement les attaques de drones menées par les Américains, et il a qualifié les sanctions économiques qui pèsent contre son pays de violations des droits de l'homme.
François Hollande, le président français, est le seul chef d'Etat occidental qui a échangé directement mardi avec le président iranien. Mais des contacts à haut niveau vont se poursuivre cette semaine entre Téhéran et Washington : le ministre des Affaires étrangères iranien assistera jeudi pour la première fois à une réunion de ses homologues du groupe des Six chargés du dossier du nucléaire. John Kerry le secrétaire d'Etat américain en fait partie.
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