Lors de la conférence de presse qui a suivi leur rendez-vous de travail ce lundi matin, le Britannique William Hague, le Français Laurent Fabius et l’Américain John Kerry, n’envisageaient visiblement pas un veto de la Russie au Conseil de sécurité.
Les déclarations du chef de la diplomatie russe qui ont suivi laissent à penser que la Russie met un peu de pression sur les diplomaties occidentales avant la rédaction de la résolution.
« Je suis certain que malgré toutes les déclarations émanant de certaines capitales européennes, la partie américaine s'en tiendra strictement à ce qui a été convenu » a précisé Sergueï Lavrov, ajoutant que la Russie comptait sur les Etats-Unis pour s'en tenir à l'accord de Genève négocié samedi entre la Russie et les Etats-Unis sur les armes chimiques syriennes.
« Don’t play games »
Lors de la conférence de presse finale de la rencontre tripartite, Laurent Fabius a souligné pour sa part que la Russie a signé l’accord de Genève qui prévoit déjà des mesures contre le régime Assad, en cas de non respect de l’accord sur le démantèlement de l’arsenal chimique de la Syrie.
Son homologue américain John Kerry, a encore une fois lancé une mise en garde contre le régime syrien. « Attention, a-t-il dit, ne jouez pas avec nous – "Don’t play games". Sachez que nous n’excluons pas le recours à la force – ce qui veut dire les frappes militaires – si vous ne respectez pas l’accord ».
La rédaction de la résolution en chantier
Les trois ministres vont à présent se mettre autour de la table pour rédiger le texte de la résolution, une résolution qui doit être présentée très rapidement dans les jours prochains, au Conseil de sécurité de l’Onu à New York.
Mais Laurent Fabius, John Kerry et Willam Hague ont aussi fait que cette résolution n’est qu’une partie de l’effort employé par eux, pour contraindre le président syrien Bachar el-Assad à quitter le pouvoir.
«Il ne peut y avoir de victoire militaire pour Assad», a martelé le secrétaire d’Etat John Kerry, réitérant son objectif de parvenir à une solution pacifique, politique, négociée, qui prévoit une transition du pouvoir vers une autorité démocratiquement élue en Syrie.
Et dans ce but, il est primordial, selon Laurent Fabius, de soutenir l’opposition modérée, notamment la coalition nationale syrienne (CNS), pour que la guerre civile en Syrie ne devienne pas un conflit exclusivement entre Bachar el-Assad et les forces extrémistes.