Avec notre envoyée spéciale au Liban,
En bord de route, un petit restaurant. Abdou trône sur une chaise en plastique. Le restaurant, c’est celui de son cousin, dit-il fièrement. Quand on lui parle des réfugiés syriens, il s’emporte : « Il y en a quelques uns qui ne sont pas mauvais ; pauvres, mais pas mauvais. Mais la plupart sont terribles, assure-t-il. Ils posent des bombes ici, font des attentats à la voiture piégée. Après, certains politiciens libanais préfèrent accuser le régime syrien. Mais nous, nous sommes prêts à défendre notre pays ».
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Dans une rue perpendiculaire, à intervalle régulier, des jeunes font une pause cigarette. Tous sont Syriens et travaillent dans le quartier. Ils refusent de donner leurs noms ou même de dire pourquoi ils ont fui la Syrie. Chaque fois qu’un Libanais passe, ils s’arrêtent de parler. S’ils se plaignent, c’est uniquement du couvre-feu qui leur est imposé.
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« Quand j’ai fini le travail, je rentre chez moi et j’essaie d’y arriver avant 20 heures ou 21 heures maximum et je ne ressors plus, raconte un réfugié. On ne m’a arrêté qu’une fois. Mais c’est arrivé plusieurs fois à mon cousin ». Ce jeune Syrien ajoute que tous les étrangers son concernés. Les Libanais expliquent que, comme ça, ils défendent leur pays, dit-il en écrasant sa cigarette.