Avec nos envoyés spéciaux au Liban, Sonia Rolley et Bertrand Haeckler
C’est avec une certaine inquiétude que quatre femmes voilées et deux enfants s’approchent du bureau de l’ONG. Ces réfugiés originaires de Kfar Sousa, une banlieue aisée de la région de Damas, hésitent même à entrer : « Je suis ici parce que là où je vivais, il y a des problèmes. Ils sont en train de bombarder la région. Je ne sais pas qui est responsable, je ne sais pas. On vivait encore normalement il y a encore quelques jours. C’était même parfait. »
Les femmes seules ne sont pas enregistrées
Cette femme, qui refuse de donner son nom, ressort agitée du bureau de l’ONG qatari. « Il n’a pas voulu m’enregistrer, il dit que je suis sans famille, que je suis seule. Mon mari est malade. Il n’a pas pu venir avec moi. C’est pour ça que je suis seule. Il est resté là-bas. Et mon fils aussi. Les autorités ne l’ont pas autorisé à partir », explique-t-elle.
« La manière dont on travaille ici, c’est d’enregistrer seulement les familles, une famille, c’est deux personnes ou plus. Si sa famille arrive plus tard, on peut l’enregistrer. Mais on ne peut pas lui donner ce qu’on donne d’habitude à une famille de dix personnes », explique Hadi, l’un des humanitaires qatari.
En s’éloignant, l’employé de l’ONG se justifie en disant que, de toute façon, cette femme trouvera bien un membre de famille pour la prendre en charge.
Plus de 600 000 personnes en Syrie ont besoin d'une assistance humanitaire urgente dans la périphérie rurale de Damas, a indiqué mercredi l'OCHA, l'office des Nations unies chargé de l'aide humanitaire.