Avec notre correspondant à Rome, Olivier Bonnel
L’appel du pape à se mobiliser a été entendu. Pendant toute la soirée, la foule, très compacte a afflué place Saint-Pierre réunie autour de la paix, cette paix qui n’a jamais semblé aussi fragile dans l’Orient compliqué. Parmi les invités, des leaders musulmans et des autres Églises chrétiennes étaient présents.
Dans son homélie, le Pape a souhaité réveiller les esprits face au péril de la guerre : « Nous avons perfectionné nos armes, notre conscience s’est endormie » a-t-il dénoncé d’une voix grave, avant de faire le vœu que chacun, y compris ceux qui sont appelés à gouverner les nations se disent que le chemin de la paix est possible.
De cette place où il donne sa bénédiction à la ville et au monde, François a lancé un appel aux accents universels : « Je voudrais demander au Seigneur, ce soir, que nous, chrétiens et frères des autres religions, chaque homme et chaque femme de bonne volonté crie avec force : la violence et la guerre ne sont jamais la voie de la paix ! ».
Des mots recueillis dans le silence sur la place. Des mots qui ont touché les quelques jeunes syriens présents, certains enveloppés dans leur drapeau. Nour vient d’Alep et vit depuis quatre ans en Italie : « C’est important pour la paix en Syrie, prière que tous les peuples entendent cette prière, et que surtout finisse cette guerre pour que l’Amérique n’attaque pas la Syrie ».
Au cours de cette veillée très spirituelle, où lectures de la Bible et adoration eucharistique se sont succédés, François a ainsi voulu développer une pédagogie de la paix, accessible à tous, et mis en avant un programme qui repose sur le pardon, le dialogue et la réconciliation. Des mots qu’il souhaite entendre résonner au-delà-même de la Syrie et du Moyen Orient.