L’Otan se refuse à intervenir directement en Syrie

Une réponse forte à l’utilisation probable d’armes chimiques par le régime syrien doit être apportée mais l’Otan ne veut pas s’impliquer dans une intervention directe. C’est ce qu’a déclaré aux médias danois, hier vendredi 30 août, Anders Fogh Rasmussen, son secrétaire général.

Avec notre bureau de Bruxelles,

Le secrétaire général de l’Otan ne voit pas de rôle direct pour l’Alliance atlantique en cas d’une action militaire en Syrie. Une réponse de la communauté internationale est nécessaire si l’utilisation d’armes chimiques est confirmée, mais pour Anders Fogh Rasmussen, la solution politique reste prioritaire.

Ces propos correspondent à la ligne défendue par l’Alliance depuis le début du conflit : l’Otan a toujours soutenu et favorisé l’option d’un accord au sein des Nations unies.

En revanche pour le secrétaire général, il ne fait guère de doute qu’une attaque aux gaz toxiques a été menée par le pouvoir syrien. Selon Anders Fogh Rasmussen, seul le régime de Bachar el-Assad a les moyens d’utiliser les stocks de produits chimiques présents en Syrie, des armes dont l’utilisation est une violation flagrante des normes internationales, souligne l’Otan.

Aux avant-postes

Si l’Alliance n’a pas l’intention d’intervenir militairement, elle compte cependant suivre de très près l’évolution de la situation. Les consultations se poursuivent toujours entre les alliés. De plus, l’Otan est aux avant-postes dans la région : la Turquie, pays membre de l’Alliance, compte en effet une frontière commune avec la Syrie.


Vu d'Allemagne : Berlin en faveur de l'option diplomatique

Avec notre correspondante à Berlin, Nathalie Versieux

La diplomatie allemande est sur le fil du rasoir. Berlin exclut en effet toute participation à une intervention militaire en Syrie, mais se dit prêt à approuver une action internationale à condition qu’elle soit adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU. En clair, l’Allemagne, traditionnellement pacifiste, entend accroître la pression sur la Russie pour parvenir à une position commune au Conseil de sécurité.

A quelques semaines des élections, la chancelière est prise entre les contradictions de l’opinion allemande profondément choquée par l’emploi d’armes chimiques par Damas, mais opposée à plus de 60% à toute participation allemande à une opération punitive contre Bachar el-Assad.

« La politique étrangère ne doit pas être une politique de la colère », argumente ainsi un éminent diplomate, tandis que les stratèges proches du gouvernement redoutent surtout une propagation du conflit aux autres pays de la région, notamment à Israël.

Partager :