Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
L'un des inculpés est un officier de l'armée syrienne, le capitaine Mohammed Ali, responsable des services de sécurité à Tartous, sur la rive méditerranéenne. Il serait impliqué dans la préparation des deux voitures piégées qui ont explosé à Tripoli. Le cheikh Hachem Minkara, est le chef du Mouvement de l'unification islamique, une organisation sunnite libanaise proche de la Syrie. Accusé de recel d'informations terroristes, il est soupçonné d'avoir été au courant du projet d'attentat à Tripoli, et de ne pas en avoir fait part aux autorités libanaises.
Des poursuites ont aussi été engagées contre l'un de ses partisans, cheikh Ahmad al-Gharib, qui faisait de fréquents va-et-vient entre le Liban et la Syrie. Avec Moustapha Houri, un journaliste pigiste libanais, ils sont accusés d'avoir fait partie d'une cellule terroriste qui a placé les voitures piégées.
C'est la deuxième fois en l'espace d'un an que la justice libanaise accuse directement le régime syrien d'être impliqué dans une tentative de déstabilisation du pays. En août 2012, l'ancien ministre de l'Information, Michel Samaha, a été arrêté pour avoir planifié des attentats à l'explosif contre des personnalités libanaises anti-syriennes et des opposants syriens au Liban. Il est accusé d'avoir agi pour le compte du chef des renseignements syriens Ali Mamlouk, un des plus proches collaborateurs du président syrien Bachar el-Assad.