Les accusations sont venues des comités de coordination, les fers de lance de l'opposition sur place. Pour Walid al Bounni, membre de la Coalition nationale syrienne, il ne fait aucun doute, le « crime du siècle » a été commis ce mercredi 21 août par le régime de Damas : « Il n'y a plus de doute sur ce qui s'est passé. Vous l'avez vu à la télévision : des hommes, des femmes et des enfants qui n'ont aucune trace de sang ni d'impact de balles. »
« La communauté internationale doit agir »
« On voit, poursuit Walid al Bounni, qu'ils ont été asphyxiés par du gaz résultant d'une attaque chimique. Une équipe internationale d'enquêteurs se trouve à Damas. J'ignore pourquoi le secrétaire général de l'ONU ne leur ordonne pas de se rendre dans cette région pour s'assurer que des armes chimiques ont bien été utilisées contre des civils innocents. C'est clair, des femmes et des enfants - vivant dans des zones dangereuses - ont été tués dans ce qui constitue le crime du siècle. La communauté internationale doit agir immédiatement pour le peuple syrien. »
Plusieurs membres du Conseil de sécurité de l'ONU, dont la France et les Etats-Unis, ont demandé à ce que les experts onusiens présents à Damas puisent aller vérifier les accusations de l'opposition. En se rendant sur le lieu présumé de l'attaque - la région de Ghouta orientale - une zone périphérique, aux mains de l'opposition.
Des obstacles de taille
D'abord, les alliés de la Syrie, Russie et Chine ont empêché hier à New York une « déclaration formelle » pour diligenter une enquête. En évoquant les accusations d'attaque chimique, Moscou a parlé d’une « provocation » montée par l’opposition au régime de Damas, qui lui, a démenti être l'auteur d'une attaque chimique.
Et puis, deuxième obstacle, les bombardements qui se poursuivent dans la région de Ghouta. Ce jeudi 22 août au matin, les « orgues de Staline » tirent leurs roquettes et des obus de mortier s'abattent sur cette zone que l'armée syrienne tente de reprendre depuis plusieurs semaines. L’artillerie et l’aviation se sont ainsi déchaînées pendant des heures sur les positions des rebelles avant le lancement d’une attaque terrestre sur huit fronts différents, allant du nord-est au sud-ouest de Damas. Les experts expliquent que cette offensive a pour objectif de mettre la capitale syrienne définitivement à l’abri de toute attaque rebelle.
Or, pour que les enquêteurs puissent se rendre sur place, un cessez-le-feu est nécessaire. Le Conseil de sécurité a hier lancé un appel pressant en ce sens.