Egypte : le lent retour au calme dans les rues du Caire

Cela fait donc une semaine que l’armée égyptienne a délogé par la force les partisans du président déchu Mohamed Morsi de leurs positions dans les rues du Caire. Une semaine que le pays est plongé dans la violence et dans l’incertitude la plus totale. En tout, pas moins de 900 personnes sont mortes dans le pays, pour la plupart des Frères musulmans. Et, dernier revers pour ceux-ci, il y a l’arrestation de leur guide suprême, Mohammed Badie, en détention provisoire pour une durée de deux semaines. Il sera jugé dimanche pour incitation au meurtre. La confrérie l’a d’ailleurs rapidement remplacé par Mahmoud Ezzat, nommé guide par intérim.

Avec notre correspondante au Caire, Perrine Mouterde

Au Caire, en l’absence de manifestations dans les rues de la capitale, la vie a repris un rythme un peu plus normal depuis le dimanche 18 août. Les Egyptiens ont repris le travail, les banques sont ouvertes à nouveau et les embouteillages remplissent les grands axes. Hier également, la circulation a repris place Tahrir, une place qui était bouclée par l’armée depuis quatre jours.

Mais les tensions sont loin d’être retombées. A travers le pays, des violences se poursuivent malgré tout. Mardi 20 août, par exemple, deux personnes ont été tuées dans la province de Minya au sud du Caire. Les affrontements ont éclaté entre des habitants et des partisans des Frères musulmans.

Couvre-feu en vigueur

Les forces de l’ordre sont aussi plus visibles qu’habituellement et le couvre-feu est toujours en vigueur dans une douzaine de provinces. A 19 heures, la vie s’arrête, notamment dans la capitale.

Puis, tout le monde attend de voir ce qui va se passer dans les prochains jours et notamment vendredi, une journée qui est depuis des semaines un moment de forte mobilisation. Les Frères musulmans n’ont pas réussi ces derniers jours à réunir massivement leurs partisans dans la capitale. Réussiront-ils, vendredi 23 août, à mobiliser de nouveau ? Quelle stratégie vont-ils adopter ? Autant de questions qui rendent le quotidien des Egyptiens très incertain.

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