Avec notre correspondante au Caire, Perrine Mouterde
Il ne reste rien, ou presque. Partout, des cendres. Des murs carbonisés. Tout a été incendié, la librairie, la salle d’étude, le théâtre, les ordinateurs. Et les Bibles.
Zaki Agaiby s’était déjà rendu dans ce centre social copte, de la ville de Fayoum : « Il y a beaucoup de dégâts. Ça me fend le cœur. Pourquoi ? Pourquoi tout ça ? Je ne sais pas. »
Sur l’un des murs, les assaillants ont laissé un message. « Mort à Sissi ». Et à Saïd.
Saïd, le policier en civil, chargé de surveiller le lieu : « Ils sont arrivés depuis la mosquée. Ils ont bloqué toute la rue et ont arraché ces barres en fer. Ils ont cassé les portes et ils sont entrés. Ils étaient nombreux, au moins un millier d’hommes. Ils sont d’abord allés dans la bibliothèque et ils ont commencé à tout brûler. C’est clair, c’était des Frères musulmans. »
Installé autour d’un thé chez un ami musulman, à quelques kilomètres de là, Zaki rappelle que les persécutions contre les coptes ne sont pas nouvelles : « Nous sommes toujours les victimes, quelle que soit la situation politique. Ici, c’est habituel de détester les chrétiens ! Comment peut-on vivre dans un pays où notre religion est inscrite sur notre carte d’identité ? » Ce trentenaire au chômage espère que la situation des coptes s’améliorera avec le général al-Sissi. Mais il s’attend aussi à de nouvelles attaques.