Avec notre correspondante au Caire, Perrine Mouterde
Depuis la destitution de Mohamed Morsi, plusieurs attaques ont directement visé la communauté copte. Des églises pillées et incendiées, un prêtre assassiné dans le Sinaï, des maisons de chrétiens en feu. Les responsables de ces violences n’ont pas été clairement identifiés, mais Vincenzo, un Egyptien d’origine italienne, n’est pas surpris par cette situation. « On s’attendait à ce que cela arrive, commente-t-il. Les Frères musulmans ont perdu le pouvoir, ils sont frustrés, frustrés et en colère ».
« C’est le prix à payer pour la liberté, affirme pour sa part Rafat, un copte du quartier de Shubra qui estime lui aussi ces violences inévitables. Des chrétiens meurent. Des musulmans meurent. Nous payons tous le prix de la liberté. Des églises attaquées, des violences dans le Sinaï… Il n’y a pas de différence entre les coptes et les musulmans. On se bat pour la liberté des Égyptiens, pas seulement pour celle des coptes ».
Tout le monde se dit avant tout heureux du départ de Mohamed Morsi, et optimiste pour la suite. « La situation pour nous ne va pas s’améliorer tant qu’il n’y aura pas de stabilité, un Parlement, un président, dit Mina. Mais après, bien sûr, ça ira mieux. Il n’y aura plus de terroristes au pouvoir et nous n’aurons plus peur de ces gens qui appellent à la violence. Nous sommes plus heureux maintenant. Même si on sait qu’ils ne vont pas abandonner facilement ! »
Les Frères musulmans appellent à une contestation pacifique. Mais certains islamistes tiennent des propos plus radicaux.