Avec notre correspondante à Ramallah, Emilie Baujard
Après 24 ans passés derrière les barreaux pour le meurtre d’un colon israélien, Mustafa al Haj s’apprête à rentrer chez lui dans le nord de la Cisjordanie. Toute sa famille l’attend, la maison a été redécorée pour l’occasion et son frère aîné, Hamzeh, a le sourire aux lèvres : « J’ai toujours gardé l’espoir de voir Mustafa libre. Je savais qu’il sortirait un jour et ce jour est arrivé ! On le doit à l’Autorité palestinienne qui a multiplié les pressions pour faire libérer les détenus incarcérés avant la signature des accords de paix d’Oslo en 1993 ».
Une association minimise la portée de l'accord
Mustafa fait partie des 104 prisonniers qu’Israël a décidé de libérer en signe de bonne volonté dans la reprise des négociations. Mais Sahar Francis de l’Association palestinienne de défense des droits de l’homme, Addameer, minimise la portée de cet accord, notamment en ce qui concerne les 26 premiers détenus relâchés ce soir : « Il ne faut pas oublier que tous ces prisonniers ont été arrêtés dans les années 80, et ils ont déjà passé plus de 20 ans derrière les barreaux. Certains auraient du être libérés pendant les accords d’Oslo et 9 d’entre eux devaient de toute façon sortir dans les prochains mois ».
Sahar Francis craint également qu’en cas d’échec des négociations de paix, Israël annule les prochaines libérations.