Egypte: Catherine Ashton tente une médiation mais les partisans de Mohamed Morsi restent mobilisés

Les partisans du président déchu Mohamed Morsi ne désarment pas en Egypte et se rassemblent par exemple au Caire devant les ambassades des pays qu'ils accusent de soutenir le gouvernement de transition. La responsable de la diplomatie européenne, elle, forte de sa rencontre avec Mohamed Morsi pendant la nuit du lundi au mardi 30 juillet, ne désespère pas de parvenir à une médiation entre les deux camps.

Avec nos correspondants et envoyés spéciaux

Les islamistes ont commencé à manifester devant les ambassades occidentales et celles des pays qui soutiennent le coup d’Etat selon les pro-Morsi. Ainsi, rapportent nos envoyés spéciaux, Daniel Vallot et Mathias Taylor, près de l’ambassade de l’Arabie saoudite, plusieurs centaines de femmes brandissent des portraits de Mohamed Morsi et devant le cortège, des cercueils vides pour dénoncer les violences de ces derniers jours. Pour les pro-Morsi, ces cortèges ont pour objectif de faire pression sur les pays qui sont accusés de soutenir le coup d’Etat du régime de transition, le régime qui s’est mis en place avec la destitution de Mohamed Morsi.

D’autres défilés devaient se tenir à la mi-journée devant l’ambassade des Etats-Unis, et de plusieurs pays européens. Les soutiens de Mohamed Morsi demandent aux puissances occidentales et notamment à l’Europe de condamner fermement la violence de ces derniers jours et de condamner également la destitution par l’armée de Mohamed Morsi.

Catherine Ashton a rencontré Mohamed Morsi

La responsable de la diplomatie européenne, qui est en Egypte depuis dimanche, a cette fois réussi là où elle avait échoué lors de sa première visite au Caire. Elle a pu rencontrer le président déchu dans le courant de la nuit de lundi à mardi et s’est entretenue deux heures avec lui, a-t-elle rapporté ce mardi matin.

Catherine Ashton a pu constater qu’il était bien traité, qu’il avait accès notamment à la presse et à la télévision et donc qu’il pouvait se tenir informé de la situation. Catherine Ashton a refusé de s’exprimer en revanche sur ce que Mohamed Morsi avait pu lui dire. Cela faisait sans doute partie des conditions posées par l’armée pour autoriser la rencontre.

La responsable de la diplomatie européenne a aussi indiqué que l’Europe avait de bonnes relations avec tout le monde et qu’elle cherchait à aider à jeter les bases de la confiance entre les différentes parties. « Je ne suis pas là pour dire ce qui doit être fait. C’est aux Egyptiens de trouver des solutions politiques à leurs problèmes », a-t-elle déclaré avant d’ajouter que « nul ne devait être exclu du processus de construction d’une démocratie profonde », rapporte notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti. Catherine Ashton a enfin indiqué que tous ses interlocuteurs voulaient voir l’Egypte aller de l’avant.

Laurent Fabius appelle à la libération de Mohamed Morsi

Lors d'un point presse ce mardi matin, le ministre français des Affaires étrangères a condamné les violences en Egypte.

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