Avec nos envoyés spéciaux au Caire, Mathias Taylor et Daniel Vallot
Les Frères musulmans appellent leurs partisans à converger, dans tout le pays, vers les bâtiments administratifs des forces de sécurité. Les pro-Morsi veulent dénoncer les violences exercées à leur encontre, trois jours seulement après la tuerie qui a fait au moins 70 morts, non loin de la mosquée de Rabaa au Caire. Ces rassemblements pourraient, eux-mêmes, conduire à de nouveaux affrontements et de nouvelles violences. L’armée et la police ont déjà averti, à plusieurs reprises, les pro-Morsi de renoncer à s’approcher de trop près de certains bâtiments stratégiques. Faute de quoi, elles se verraient contraintes d’intervenir de nouveau, avec les conséquences terribles que l’on peut imaginer.
L’UE se pose en médiateur
Parallèlement, la diplomatie européenne tente de reprendre une médiation et sa chef de la diplomatie Catherine Ashton est arrivée dimanche soir au Caire. Elle s’est entretenue avec Mohamed el-Baradei, le vice-président intérimaire. Ce lundi matin, elle a rencontré le général al-Sissi, le nouvel homme fort du pays, et ce lundi après-midi, elle doit rencontrer le président Mansour, des représentants de Tamarod, mais aussi des représentants des Frères musulmans et du parti de Mohamed Morsi. Autrement dit, toutes les forces politiques impliquées dans la crise. Cette tentative de médiation s’annonce difficile, voire impossible, car pour l’heure, les Frères musulmans refusent toute discussion, toute discussion officielle en tout cas, et ce tant que Mohamed Morsi ne se sera pas rétabli dans ses fonctions.