Egypte: les Frères musulmans renforcent leur mouvement de contestation

En Egypte, les partisans de l’ancien président déchu Mohamed Morsi ont lancé deux appels au rassemblement : demain mardi, deux millions de personnes sont attendues pour une marche sous le slogan «les martyrs du coup d'Etat» afin réclamer le retour au pouvoir de Morsi. Et ce lundi soir, un rassemblement est prévu devant les bâtiments de la police pour dénoncer la violence des forces de l'ordre, ce week-end, contre des manifestants. Plus de 70 partisans des Frères musulmans sont morts, tués par balle, non loin de la mosquée de Rabaa au Caire.

Avec nos envoyés spéciaux au Caire, Mathias Taylor et Daniel Vallot

Les Frères musulmans appellent leurs partisans à converger, dans tout le pays, vers les bâtiments administratifs des forces de sécurité. Les pro-Morsi veulent dénoncer les violences exercées à leur encontre, trois jours seulement après la tuerie qui a fait au moins 70 morts, non loin de la mosquée de Rabaa au Caire. Ces rassemblements pourraient, eux-mêmes, conduire à de nouveaux affrontements et de nouvelles violences. L’armée et la police ont déjà averti, à plusieurs reprises, les pro-Morsi de renoncer à s’approcher de trop près de certains bâtiments stratégiques. Faute de quoi, elles se verraient contraintes d’intervenir de nouveau, avec les conséquences terribles que l’on peut imaginer.

L’UE se pose en médiateur

Parallèlement, la diplomatie européenne tente de reprendre une médiation et sa chef de la diplomatie Catherine Ashton est arrivée dimanche soir au Caire. Elle s’est entretenue avec Mohamed el-Baradei, le vice-président intérimaire. Ce lundi matin, elle a rencontré le général al-Sissi, le nouvel homme fort du pays, et ce lundi après-midi, elle doit rencontrer le président Mansour, des représentants de Tamarod, mais aussi des représentants des Frères musulmans et du parti de Mohamed Morsi. Autrement dit, toutes les forces politiques impliquées dans la crise. Cette tentative de médiation s’annonce difficile, voire impossible, car pour l’heure, les Frères musulmans refusent toute discussion, toute discussion officielle en tout cas, et ce tant que Mohamed Morsi ne se sera pas rétabli dans ses fonctions.

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