Egypte: depuis la chute de Morsi, la violence s'intensifie dans le Sinaï

Dans le nord du Sinaï égyptien, les forces de l’ordre ont indiqué avoir tué dix jihadistes et en avoir arrêté une vingtaine d’autres au cours des deux derniers jours. Depuis la destitution du président Morsi le 3 juillet, le nord du Sinaï est devenu un champ de bataille entre quelque 3 000 extrémistes musulmans et les forces de l’ordre. Des combats qui ont fait près de 150 morts et autant de blessés parmi les jihadistes, les forces de sécurité et les civils.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

C’est une guérilla à outrance que mènent les jihadistes dans le Sinaï. Tous les barrages de sécurité et les postes de police, de Rafah à la frontière avec Gaza à el-Arich - la capitale située à 60 km à l’ouest -, ont été attaqués à la roquette ou à l’arme automatique.

Le barrage d’al-Rissa ou le commissariat d'el-Arich sont devenus des cibles quasi-quotidiennes. La réaction militaire a été lente du fait de la faiblesse des effectifs, liée au traité de paix avec Israël et du refus du président Morsi de mener des opérations d’envergure dans le Sinaï.

Nouvelle stratégie des militaires

Après l’envoi des renforts, les militaires ont commencé à élaborer une nouvelle stratégie. Ils ont constitué des forces combinées comprenant infanterie et blindés, forces spéciales héliportées et hélicoptères d’attaque Apache.

Ils ont aussi renforcé les contrôles sur les accès au nord du Sinaï en détruisant les tunnels à l’est et en fouillant minutieusement tout ce qui traverse le canal de Suez à l’ouest.

Parallèlement, ils ont engagé des négociations avec les chefs de cette région tribale pour obtenir leur coopération. Une guerre d’usure qui n’en est qu’à ses débuts.

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