Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
L’opération militaire lancée par l’armée dans le Nord-Sinaï est loin d’avoir restauré la sécurité dans cette province à la frontière avec Israël et Gaza. Une des raisons invoquées par les militaires est justement Gaza, qui servirait de base logistique et de refuge aux jihadistes par le biais des tunnels qui la relient au Nord-Sinaï.
Des tunnels qui sont loin d’avoir été tous détruits, malgré la campagne de l’armée. L’autre problème pour les militaires, c'est la faiblesse du réseau de renseignement dans cette zone. Une zone dont l’armée avait été discrètement écartée durant l’année de présidence de Mohamed Morsi. Le président Frère musulman, pour qui le Nord-Sinaï avait massivement voté, préférait la négociation avec les extrémistes musulmans par le biais de médiateurs salafistes.
Aujourd’hui, l’armée reprend presque à zéro les contacts avec les chefs de cette région tribale - et escarpée - pour les amener à coopérer. L’utilisation de drones pour surveiller le territoire a été évoquée mais cela prendra du temps, puisque l’armée égyptienne ne dispose pas actuellement de ce matériel. Elle obtiendrait, par contre, des images de satellites espions américains. Depuis la destitution de l’ex-président Mohamed Morsi le 3 juillet, 14 policiers et soldats ont été tués.