Avec notre correspondante au Caire, Perrine Mouterde
Barbe grise, casquette verte, le drapeau noir des jihadistes dans la main droite et le drapeau égyptien dans la main gauche. Depuis 22 jours maintenant, Abdelrahman Blessy partage son temps entre son travail dans une société pétrolière et le rassemblement de Rabaa al-Adawiya. Ce vendredi 19 juillet, il a participé à la grande prière puis écouté les interlocuteurs qui se succèdent à la tribune.
« Le coup d’Etat militaire qui a eu lieu est illégitime, affirme-t-il, et il n’y aura pas de négociation tant que ce coup d’Etat n’aura pas été annulé et que nous n’aurons pas retrouvé notre président, notre Parlement et notre Constitution. Depuis la tribune, ils ont adressé un message au général Sissi. Ce qu’il fait est mauvais pour le pays. On nous a aussi dit que les militaires n’étaient pas tous d’accord avec lui. Si Dieu le veut, ils vont s’en débarrasser. »
Ce manifestant mise sur une division de l’armée. Fouad Abdelcheikh mise quant à lui sur l’aide de pays étrangers : « J’en appelle à tous les pays du monde, ils doivent nous aider à retrouver notre liberté. Ce n’est pas seulement à propos de Mohamed Morsi ou d’un autre leader, mais nous ne voulons plus être dirigés par les militaires. »
Alors que des partisans du président déchu marchent à travers toute la ville pour rejoindre le campement de Rabaa al-Adawiya, tous se disent ici toujours plus déterminés que jamais. « Tous les gens que vous voyez là à Nasr City se battront jusqu’au bout, ou ils mourront en martyrs », conclut Abdelrahman Blessy.