Après le président intérimaire Adly Mansour, Catherine Ashton a vu le Premier ministre Hazem el-Beblaoui, son équipe, mais aussi le nouvel homme fort du pays, le général Abdel Fattah al-Sissi. Elle a demandé la libération du président déchu Mohamed Morsi, toujours en résidence surveillée. Et ce, après avoir cherché à le voir en vain.
Continuant son marathon, elle s'est entretenue avec le mouvement Tamarod, à l'origine des manifestations anti-Morsi, puis avec des cadres du parti des Frères musulmans, Justice et Liberté, qui demandent le retour de Mohamed Morsi.
Inertie de Washington
L'activisme européen tranche avec l'inertie de Washington. En visite au Caire lundi dernier, William Burns, n°2 de la diplomatie américaine, a été victime du discrédit américain. Il a été boudé par les Frères musulmans comme par leurs opposants de Tamarod.
Les Européens sont convaincus que le dialogue politique permettra de relancer une économie égyptienne au bord de la faillite. Leurs efforts ne sont pas nouveaux. Depuis des mois, soit bien avant la chute de Morsi, des émissaires européens ont tenté de convaincre l'ex-président islamiste de se rapprocher de l'opposition. En échange, l'Egypte aurait pu obtenir un prêt du FMI de 4,8 milliards de dollars. L'intransigeance de M. Morsi avait à l'époque fait échouer ce projet.
A l'issue de leur rencontre avec Catherine Ashton, les Frères musulmans ont dit avoir exprimé à la diplomate leur condamnation de la position officielle de l'Union européenne, qui n'a toujours pas désapprouvé ce que la confrérie qualifie de « coup d'Etat militaire » contre Mohamed Morsi.