Avec notre correspondante au Caire, Perrine Mouterde
Les manifestants n’ont pas pu approcher du siège du gouvernement, protégé par des murs et les forces de l’ordre. Mais à quelques dizaines de mètres, ils affirment haut et fort ne pas reconnaître les ministres qui ont prêté serment.
« Ce gouvernement est construit sur des bases qui sont totalement fausses, donc il est faux ! Le coup d’Etat est mauvais, la nomination du président intérimaire est mauvaise. Comment pourrait-on accepter ce gouvernement ? », s’interroge Ahmed Zeid.
Bien plus que les technocrates ou les libéraux du cabinet, c’est le général et ministre de la Défense al-Sissi qui provoque la colère de ces manifestants et nourrit leurs slogans. Un homme, venu de Louxor dans le sud du pays, s’emporte : « Un général ! Le général Sissi est ministre alors que nous avions un président légitime Mohamed Morsi ! Sissi tu es un assassin, tu as tué des manifestants qui priaient. Ton destin est dans la rue, un jour tu seras pendu dans la rue ! Où est notre liberté, où est notre liberté ? Je suis furieux ! »
Même si la transition politique est en cours, ces sympathisants du président déchu restent déterminés. « Avec le coup d’Etat militaire, l’Egypte a perdu sa liberté, sa fierté, son honneur, sa Constitution. Nous sommes d’accord pour l’emporter ou mourir. Si nous devenons tous des martyrs, nous retrouverons notre fierté, notre liberté et nos droits », lance Ahmed Raja, un jeune manifestant.