Ahmad Jarba l'a déjà dit mardi après-midi devant la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale, il attend trois choses de Paris : un soutien politique, un soutien humanitaire, et enfin un soutien en armes et en munitions. Il est évident que c'est ce troisième élément qui sera le plus important.
D'ailleurs, Ahmad Jarba est accompagné de Selim Idriss, le chef de l'Armée syrienne libre et l’objectif, pour les deux hommes, sera de convaincre de l'urgence qu'il y a d'armer la rébellion syrienne. Ils tenteront aussi et surtout de rassurer la France sur leur capacité à gérer d'éventuelles livraisons d'armes et à éviter que ces armes ne tombent dans les mains des groupes jihadistes.
Dissident de la première heure
Pour convaincre la France, Ahmad Jarba peut compter sur sa crédibilité d’opposant au régime syrien. Le nouveau chef de l'opposition n'a, en effet, pas attendu le soulèvement de 2011 pour s'opposer aux el-Assad. Il a été emprisonné une première fois à la fin des années 90 - à l'époque où Hafez el-Assad était au pouvoir -, et une seconde fois juste après le début de la révolte de 2011, cette fois sous Bachar el-Assad. Ahmad Jarba, aujourd'hui âgé de 56 ans, est donc considéré, à l'extérieur comme à l'intérieur de la Syrie, comme un opposant historique et légitime au régime actuel.
Originaire du nord-est de la Syrie, d'une région frontalière avec la Turquie, Ahmad Jarba est un chef de tribu, et pas n'importe laquelle, la tribu des Chemmar, qui est présente en Syrie, mais aussi en Irak et en Arabie Saoudite. C'est lui qui a permis à l'opposition syrienne de bénéficier du soutien de ces tribus de l'Est syrien. L’homme est également proche des composantes laïques de l'opposition et c'est sans doute un élément important de sa biographie, pour rassurer les pays occidentaux, qui craignent l'influence de la mouvance islamiste au sein de l'opposition syrienne.