Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Plus de 600 000 réfugiés syriens sont inscrits auprès du Haut commissariat des Nations unies au Liban et autant vivent et travaillent dans le pays, soit le quart de la population. Selon les estimations, vers la fin de cette année 2013, ils pourraient même représenter près du tiers des résidents. Dans la région de Akkar, dans le nord du Liban, près de la moitié des habitants est constituée de Syriens.
Depuis des semaines, Beyrouth tire la sonnette d’alarme. L’ambassadeur libanais à l’ONU, Nawaf Salam, l’a encore répété hier mardi 23 juillet : « Le Liban n’a plus les moyens de gérer le flux des réfugiés qui ne tarit pas, avec parfois 40 000 nouveaux venus par mois ». Il a appelé la communauté internationale à accroître son aide financière pour subvenir à leurs besoins.
Le nombre élevé de réfugiés syriens provoque une forte tension dans certaines régions. Les Libanais leur reprochent une concurrence déloyale dans le domaine de l’emploi et les accusent d’être à l’origine de la hausse de la criminalité.
Malgré cela, le Liban assure qu’il ne fermera pas ses frontières pour des raisons humanitaires, comme l’a réaffirmé l’ambassadeur à New York. Cependant, le gouvernement a décidé mardi de prendre des mesures plus strictes pour l’entrée des Syriens. L’objectif est de vérifier qu’il s’agit bien de réfugiés fuyant les zones de combat et non pas de travailleurs à la recherche d’un emploi.