Le général Martin Dempsey envisage cinq manières d’intervenir militairement en Syrie. La plus simple : former les rebelles au maniement des armes. La plus risquée : des frappes aériennes contre les positions du régime de Bachar el-Assad.
Dans une lettre adressée au président de la commission des Forces armées du Sénat, le plus haut gradé américain précise toutefois que le déploiement des troupes au sol reste un choix politique. « Notre nation a confié ce genre de décision aux dirigeants civils », explique le général dans son message.
Les autres scénarios envisagés par le chef d’état-major comprennent notamment la mise en place de zones d’exclusion aérienne en Syrie. Des zones tampons qui se situeraient près des frontières avec la Turquie au nord et la Jordanie au sud.
Dans son courrier, Martin Dempsey a également mis en garde contre les conséquences d'un engagement dans le conflit. « Une fois que nous aurons agi, nous devrons être prêts pour la suite. Un engagement plus important serait difficile à éviter », avertit le général.
Depuis le début du conflit syrien, Washington s’est toujours contenté d’apporter un soutien non létal aux rebelles. La dimension prise par la crise syrienne, avec l’utilisation d’armes chimiques par le régime, a convaincu la Maison Blanche d’accroître son aide militaire. L’administration Obama reste toutefois très prudente. Les options proposées par le général Dempsey vont faire l’objet d’attentions très particulières.
« Washington choisira l’option la moins coûteuse et la moins risquée »
Selon Riad Kahwaji, président de l’INEGMA, un institut de recherche stratégique au Moyen-Orient, les Américains n’ont plus les moyens de se lancer dans des opérations militaires d’envergures. « Après l’échec en Irak et en Afghanistan, l’opinion publique américaine n’est plus favorable aux interventions militaires à l’étranger. La population refuse d’envoyer ses enfants se faire massacrer », affirme l’expert.
Les Etats-Unis doivent également faire face à un autre problème de taille : leurs finances. Pour Riad Kahwaji, la crise économique a durement affecté la trésorerie américaine. « Washington choisira l’option la moins coûteuse et la moins risquée », analyse le président de l’INEGMA.
Parmi les scénarios proposés par le général Martin Dempsey, la mise en place de zones tampons et de zones d’exclusion aérienne coûterait, à elle seule, plus d’un milliard de dollars par mois aux Etats-Unis.