Mazen Darwish et quatre autres militants doivent à nouveau comparaître devant un tribunal d’exception, ce mercredi 26 juin. Des militants qui appartiennent au Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression et dont la précédente audience s’était tenue le 19 mai dernier. Accusés de faire de la publicité aux rebelles, ils encourent jusqu’à quinze ans de prison.
Pour Nadim Houry, directeur-adjoint de Human Rights Watch, chargé du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, la loi sur laquelle se base cette accusation est un blanc-seing pour les tribunaux afin qu’ils condamnent lourdement les ennemis du régime : « La Syrie avait été pendant plus de 35 ans sous la loi d’urgence, détaille-t-il. En 2012, le président Assad avait dit qu’il avait aboli la loi d’urgence et en même temps avait dû abolir les tribunaux spéciaux de sécurité. Mais ce signe positif avait été remplacé par une nouvelle loi antiterroriste qui est très vague et qui peut couvrir des actes tout à fait pacifiques. »
Une accusation qui ne tient pas
Toujours pour Nadim Houry, l’accusation ne tient pas, et ces militants n’ont pour lui commis aucun crime : « Les actes dont ils sont accusés, reprend-il, sont la documentation de la répression qui se passait ; deuxièmement, (la publication) des noms des morts et des disparus en Syrie ; et troisièmement d’avoir accepté des financements venant de l’étranger. (…) Nous demandons qu’ils soient relâchés (…) et que ces tribunaux spéciaux cessent de juger. »
Un avocat, chargé de la défense des cinq militants, estime à 50 000 le nombre des personnes ayant été déjà déférées devant ce tribunal antiterroriste.