Il est le nouveau président de la République islamique, puisqu'il a franchi dès le premier tour la barre fatidique des 50%. Il n’y aura donc pas de second tour. Dès ce samedi matin, ce modéré était très nettement en tête. Les premiers dépouillements lui donnaient 45% des voix.
Hassan Rohani devance largement trois conservateurs (il y avait six candidats au total) : le maire de Téhéran, l’ex-chef des Gardiens de la révolution et l’actuel chef des négociateurs nucléaires, tous proches de l’ayatollah Khamenei.
Certes, Hassan Rohani faisait, dès le début de la campagne, partie du trio de tête, mais on ne le voyait pas vainqueur, et surtout pas avec plus de 50% dès le premier tour de scrutin. Ce religieux, qui ne fait pas partie des réformateurs, a reçu leur appui, et cette union sacrée entre réformateurs et modérés a mobilisé une grande partie de l'électorat modéré.
Au départ, ce dernier comptait boycotter l'élection, après la répression des manifestations qui avaient suivi le précédent scrutin présidentiel en 2009, celle-là même qui avait remis les conservateurs au pouvoir.
Même si le président iranien n’a pas la main sur les dossiers majeurs - le nucléaire et les relations internationales, dont l’ayatollah Khamenei s’occupe lui-même -, grâce à cette élection au premier tour avec une large participation, le nouveau président aura peut-être une plus grande marge de manœuvre.
Pendant sa campagne, Hassan Rohani avait évoqué de possibles discussions directes avec les Etats-Unis, l’ennemi juré de Téhéran, pour régler la crise nucléaire et mettre fin aux sanctions et à la crise économique. A suivre, donc.