Changement de la politique sécuritaire en Irak, alors qu’une nouvelle vague d’attentats frappe le pays

Situation de crise en Irak où plus de 80 personnes ont encore été tuées dans des attentats ces dernières 24 heures. Deux attentats ont été perpétrés, ce lundi 20 mai, à l’heure de la prière contre deux mosquées chiites de Hilla à une centaine de kilomètres au sud de Bagdad : 11 personnes sont mortes et 71 ont été blessées. En tout, plus de 200 personnes ont perdu la vie depuis une semaine, dans des attaques non revendiquées. Nouri al-Maliki, qui reste habituellement silencieux face à ces attentats, a convoqué une conférence de presse. Le Premier ministre chiite annonce un changement imminent de sa politique sécuritaire.

Avec notre correspondant à Bagdad, Guillaume Decamme

Nouri al-Maliki à l’offensive. C’est sur un ton sentencieux, presque martial, que le Premier ministre irakien a annoncé à la presse son intention de revoir le dispositif sécuritaire. Des changements au sein du personnel chargé d’appliquer sa politique sont également prévus.

L’annonce, dont les détails doivent être finalisés mardi en Conseil des ministres, est surprenante à plus d’un titre. D’abord sur le fond : en revoyant intégralement sa copie, le Premier ministre reconnaît implicitement les failles de sa politique. Sur la forme, ensuite : pour donner une image d’unité en ces temps de crise, Nouri al-Maliki a convoqué deux vice-Premiers ministres et les ministres de la Défense et de la Justice à sa conférence de presse.

« Les insurgés ne nous feront pas replonger dans le conflit religieux », a-t-il martelé. Mais il est difficile de nier la réalité. Depuis le début de l’année, la montée de la protestation de la minorité sunnite a coïncidé avec une multiplication des attentats.

Depuis dimanche soir, ce sont encore une fois les forces de sécurité et les chiites que les insurgés ont visé dans une nouvelle vague d’attentats.

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