De plus en plus secoué par la population, dont la minorité sunnite manifeste depuis quatre mois pour réclamer la fin de sa marginalisation, Nouri al-Maliki est désormais pointé du doigt par Oussama al-Noujaifi, le président du Parlement irakien, et chef du bloc sunnite Iraqiya.
Nourri al-Maliki attire les colères des sunnites depuis que les forces de sécurité ont tué cinquante-trois manifestants de cette communauté dans le nord du pays la semaine dernière, renforçant encore l'image autoritaire qu'on lui prête. Après l'assaut, deux ministres sunnites de sa coalition ont démissionné.
Mais pour le chercheur irakien Hicham Daoud, la démission de Nouri al-Maliki n'est pas encore à l'ordre du jour : « Jusqu’à maintenant, il n’y a aucune chance dans la mesure où ce sont des revendications un peu isolées.. Dès lors, qu'il n’y a pas de demande à partir de la communauté chiite qui relie les sunnites, une partie des Kurdes a une forte chance de rester au pouvoir ».
Le président du Parlement a aussi demandé l'organisation d'élections anticipées pour « éviter au pays de s'enfoncer encore plus dans un nouveau conflit confessionnel », comme en 2003 ou en 2006.
Depuis la répression contre les sunnites la semaine dernière, des attentats ont été menés contre les forces de sécurité irakiennes et contre les chiites. Des violences qui ont causé au total 240 morts en une semaine.