Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Répondant aux critiques de ceux qui dénoncent les ratés du renseignement turc - qui connaissait le projet d’attentat -, et l’incapacité des services de sécurité à l’empêcher, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a admis, mardi 14 mai, qu’il pouvait y avoir eu un défaut de coordination entre les services secrets et la police, mais pas « de faute ».
Le détail de cette opération sort en tout cas, petit à petit, au grand jour : elle aurait été montée et réalisée par une équipe de 17 personnes, dont quatre sont syriennes et dont un seul de ces Syriens est actuellement sous les verrous. Les trois autres - les poseurs de bombe - seraient repartis dès les explosifs mis en place et leur mise à feu programmée.
L’explosif, du C3 de fabrication militaire - donc sous contrôle d’un Etat précise la direction de la Sûreté - aurait été acheminé en Turquie par la mer depuis Lattaquié, le réduit alaouite fidèle au président Bachar el-Assad. La recherche des suspects toujours en fuite se poursuit avec l’aide de l’Armée syrienne libre, la rébellion au régime baasiste.
Pour les Turcs, en tout cas, il ne fait toujours aucun doute que c’est le groupuscule marxiste alévi Acilciler, commandité par Damas, qui a commis l’attentat. Même si son leader, Mihraç Ural, a démenti hier, dénonçant un acte « israélien », ce qui prouve au moins sa proximité avec le pouvoir syrien.