La Syrie et la Turquie se rejettent la responsabilité du double-attentat meurtrier de Reyhanli

Le double-attentat à la voiture piégée survenu samedi 11 mai à Reyhanli, dans le sud de la Turquie, a fait au moins 46 morts et des dizaines de blessés. La Turquie est sous le choc. Très vite, samedi après-midi, les responsables politiques nationaux ont montré Damas du doigt. Et dans la soirée, le ministre turc de l'Intérieur a indiqué avoir la certitude que les auteurs du double-attentat faisaient partie d'une organisation liée aux services secrets syriens. Au passage, Muammer Güler écarte toute responsabilité possible de la rébellion au régime de Bachar el-Assad, soutenue par Ankara. Un communique du Conseil national syrien (CNS), basé en Turquie, condamne de son côté ce qu'il qualifie d'attentat terroriste.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Si les autorités turques ont si rapidement désigné le probable commanditaire de ce double-attentat, c’est que les deux véhicules piégés utilisés, des minivans du même type que celui qui avait fait une quinzaine de morts au poste-frontière tout proche, le 11 février, était recherchés par la police locale.

Les services turcs de renseignement avaient en effet, depuis le 23 avril, identifié ces deux engins qui auraient été préparés dans la ville de Raka (nord-est de la Syrie) pour servir de bombe. Leur plaque d’immatriculation avait été signalée aux trois postes frontière tenus par la rébellion, équipés de matériel de détection capable de repérer la présence d’explosif.

Mais les deux véhicules sont sans doute entrés par le seul point de passage encore tenu par les forces gouvernementales, proche de Latakié. La plaque d’immatriculation de l’un d’eux a été retrouvée sur le lieu de l’attentat. Ce détail confirmerait, pour Ankara, la piste des services secrets syriens déjà avancée pour l’attentat d’il y a trois mois, dont le mode opératoire était très similaire.

Ce qui inquiète les Turcs, c’est qu’une troisième voiture piégée serait elle aussi prête pour une nouvelle explosion. Elle est toujours activement recherchée.

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