Dans cette interview, le Premier ministre turc n’y va pas par quatre chemins. Il est certain le régime syrien est en train de gazer sa population. Deux cents missiles, des armes chimiques, ont été utilisées par les troupes syriennes.
Recep Tayyip Erdogan affirme détenir des preuves : des photos, des rapports des services de renseignement, mais surtout des blessés. Des centaines de Syriens sont actuellement soignés dans les hôpitaux turcs. Certains d’entre eux présenteraient des brûlures par armes chimiques.
A quelques jours de sa rencontre avec Barack Obama, le Premier ministre turc donne le ton, il envoie un message fort au président américain. Cette semaine, Washington et Moscou sont parvenus à une entente sur le dossier syrien. Ils veulent organiser une conférence de paix. Mais pour Recep Tayyip Erdogan, le temps des pourparlers est révolu. Place à l’action : il réclame une intervention militaire soutenue par les Etats-Unis.
Le Premier ministre turc laisse toutefois une porte de sortie à Bachar el-Assad. Il doit quitter le pouvoir tant qu’il en a encore l’occasion, dit-il. Dans le cas contraire, il prédit le pire : il finira comme Mouammar Kadhafi, le dirigeant libyen exécuté par son peuple.