Avec notre correspondant à Jérusalem, Nicolas Falez
Elles portent des châles de prière sur leurs épaules, parfois une kippa sur la tête, elles lisent la Torah et prient à haute voix. Et depuis peu, les « Femmes du Mur » y sont autorisées par la justice israélienne. Certaines militantes de ce mouvement féministe religieux ne cachent pas leur émotion.
« Pourquoi c’est historique ? Parce que c’est la première fois que je peux mettre mon talith, mon châle de prière, et que j’en ai le droit, confie l'une d'elles. Comme voter, comme conduire, comme choisir un mari ; et maintenant prier aussi, j’en ai le droit ».
Ce n’est pas l’avis des milliers d’ultra-orthodoxes hommes et femmes qui sont venus à l’appel de leurs rabbins. Malgré l’important dispositif policier, les ultrareligieux, furieux, parviennent à tenir les féministes à distance du Mur des Lamentation. Il y a des invectives, des sifflets et aussi quelques objets qui volent entre les cris de colère.
« Nous avons préservé la Torah notre mère, comme elle nous l’a demandé. Nous n’avons besoin d’aucun changement, de la part de quiconque. Vous venez ici pour servir Dieu, comme Dieu le veut, avec les traditions et la sainteté de ce lieu… Et si vous ne le pouvez pas, rentrez chez vous, s’il vous plaît ! », clame une autre femme.
Plusieurs ultra-orthodoxes ont été arrêtés par la police israélienne. Ces dernières années, ce sont les « Femmes du Mur » qui finissaient parfois la matinée au poste, quand leurs prières étaient encore interdites.