Quand l'Otan parle de la Syrie tandis que les combats font rage

Les 28 ministres des Affaires étrangères de l'Otan se sont réunis à Bruxelles mardi 23 avril. La Syrie a été au centre des préoccupations. Les alliés se veulent vigilants, même si l'Otan n'a pas été appelée à jouer un rôle dans ce conflit. Sur place, les combats font rage, notamment dans la région de Qousseir, où les rebelles affrontent une armée syrienne soutenue par des combattants du Hezbollah chiite libanais.

Avec notre bureau de Bruxelles, et notre correspondant à Beyrouth Paul Khalifeh

La Syrie a beau se trouver, selon toutes les déclarations officielles, hors du champ d’action de l’Alliance atlantique, elle est évidemment l’un des grands sujets -si ce n’est le plus grand sujet- de préoccupation de l’Otan. Le ministre des Affaires étrangères américain John Kerry n’a pu donner aucune confirmation sur les rumeurs concernant l’utilisation d’armes chimiques par le régime baasiste, mais cela a alimenté les préoccupations. John Kerry a d’ailleurs exhorté l’Alliance à mettre à jour ses préparatifs de défense pour parer à toute éventualité.

Il n’y a pas de véritable raidissement de la posture défensive de l’Otan face à la Syrie, mais on s’en rapproche indubitablement. John Kerry a aussi rencontré Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, en marge d’une réunion Otan/ Russie. Objectif : discuter de la recherche d’une solution politique. La poursuite des discussions avec Moscou est vue, par une grande partie des alliés, comme la seule voie diplomatique actuellement possible. Mais l’appel du ministre américain à un relèvement du niveau de préparation peut aussi être lu comme un désir des Etats-Unis de voir les alliés européens en pointe vis-à-vis de la Syrie.

Qousseir à feu et à sang

Les combats les plus violents se déroulent à Qousseir, dans le centre de la Syrie, non loin de la frontière libanaise. Dans cette région passée sous contrôle des rebelles il y a un an et demi, l'armée régulière a enregistré une importante progression ces trois derniers jours. Elle a repris une vingtaine de villages et se retrouve désormais aux abords de la ville.

Qousseir est située à 12 kilomètres du Liban, elle est l'une des principales places fortes de l'opposition armée. Plusieurs milliers de rebelles y sont retranchés et peuvent recevoir du renfort du Liban. L'avancée vers Qousseir se déroule à partir de l'est et de l'ouest.

Sur ce deuxième front, l’armée régulière est épaulée par des comités populaires formés de Libanais résidant dans des villages en Syrie, entraînés et encadrés par des combattants proches du Hezbollah. Des combats acharnés se poursuivent sans interruption depuis samedi.

Mitrailleuses, artillerie, mortiers et roquettes : tous types d’armements sont utilisés sur le champ de bataille. Des obus s’abattent par intermittence sur la région libanaise du Hermel, un fief du Hezbollah à l’est du Liban.

Les officiers syriens affirment que l’offensive se poursuivra jusqu’à la chute de Qousseir. Une affaire de quelques jours seulement, assurent-ils à la presse.

Partager :