Syrie: l'UE lève partiellement l'embargo pétrolier pour aider les rebelles

Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne réunis à Luxembourg refusent de lever l'embargo sur les armes à destination des rebelles syriens par peur qu'elles tombent entre les mains des jihadistes. En revanche, les Vingt-Sept se sont mis d'accord sur un renforcement de l'aide humanitaire et sur une levée de l'embargo sur les hydrocarbures.

De notre envoyé spécial à Luxembourg, Quentin Dickinson

Peu à peu se dégage une ébauche de position commune des Vingt-Sept quant à la nature du soutien matériel dont ils entendent faire bénéficier les insurgés syriens. Le premier volet de ce soutien et le plus délicat à mettre en œuvre concerne la fourniture d’armes offensives, en l’occurrence des missiles sol-air utilisables par un seul homme. L’idée est d’affaiblir la capacité de l’aviation militaire au service du régime de bombarder sans risque pour elle les populations civiles.

Mais une telle décision n’est pas sans danger. Les Européens craignent de voir tomber ces armes aux mains des factions islamistes qui combattent aux côtés de l’Armée syrienne libre. Français et Britanniques restent partisans d’armer celle-ci, les Allemands disent désormais ne plus s’y opposer. Sans doute les autres s’y résoudraient-ils sans enthousiasme particulier.

Le second volet concerne la levée conditionnelle d’un autre embargo, celui des exportations d’hydrocarbures de Syrie. Les ministres des Affaires étrangères de l’UE viennent d’y consentir. Mais ici aussi, l’application de la décision n’est pas simple. Une part non négligeable des champs pétrolifères échappe déjà au contrôle du régime, mais plusieurs d’entre eux sont occupés par des jihadistes affiliés à al-Qaïda. Et ce n’est évidemment pas à ceux-ci que les Européens comptent acheter la production de leurs puits.

Dernier volet, celui de l’aide humanitaire. C’est le plus pressant, selon la plupart des pays de l’Union européenne, car l’afflux de millions de réfugiés risque de déstabiliser les États voisins et si rien de plus n’est entrepris, l’ensemble du Proche-Orient.

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