Egypte : remaniement imminent du gouvernement

Le président égyptien Mohamed Morsi a annoncé le 20 avril qu’il allait procéder à un remaniement ministériel. Le remaniement aura lieu dans le courant de la semaine et concernera de nombreux portefeuilles. Il sera suivi par le changement des gouverneurs de plusieurs provinces.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

L’annonce du président Morsi est destinée à calmer le mécontentement croissant de l’opinion publique égyptienne. Crise économique, chômage, pénuries et hausse des prix affectent toutes les classes de la société et spécialement les plus défavorisées.

Toutefois, le chef de l'Etat ne semble pas, pour l’instant, disposé à sacrifier son Premier ministre Hicham Qandil puisqu’il l’a reçu samedi pour discuter du remaniement. En fait, trois portefeuilles importants seraient dans le collimateur : la Justice, l’Intérieur et l’Information.

La Justice parce que le ministre s’oppose à ce qu’il appelle « un massacre de la magistrature » avec l’abaissement de l’âge de la retraite de 70 à 60 ans. Le ministre de l’Information perdrait son poste à cause de son incapacité à rendre populaires les médias étatiques, devenus de purs organes de propagande selon l’opposition. Une opposition à qui on offrirait en pâture un ministre de l’Intérieur exécré. Un remaniement qui risque de déplaire à l’opposition et de décevoir l’opinion publique.

Le président Morsi a reçu le 20 avril des représentants du « Front de la conscience », qui regroupe des petits partis islamistes ou islamisants alliés aux Frères musulmans au pouvoir et qui se présentent comme «l’opposition constructive» face au « Front du salut » réunissant les partis laïcs et révolutionnaires accusés d’être « l’opposition destructive ».

Partager :