Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
La manifestation, à laquelle ont refusé de participer les salafistes, a eu lieu à l’appel des Frères musulmans. Elle rassemblait des milliers de membres de la confrérie et de partis proches. L’objectif affiché était de réformer le pouvoir judiciaire qui, selon eux, est corrompu. Mais pour l’opposition, c’était une démonstration de force injustifiée puisque les Frères musulmans contrôlent le Sénat, le gouvernement et la présidence et peuvent donc engager les réformes qu’ils veulent.
Selon l’opposition, le vrai objectif était de donner une couverture populaire à un coup d’Etat contre le pouvoir judiciaire afin de pouvoir librement embastiller les adversaires politiques et museler les médias. Les violences ont commencé vers 16 heures quand les manifestants Frères musulmans sont entrés en confrontation avec des militants révolutionnaires qui, officiellement, n’appartiennent à aucun parti ou courant de l’opposition.
La police est intervenue une heure plus tard et a tiré des gaz lacrymogènes sur les révolutionnaires. Les affrontements entre la police et les manifestants révolutionnaires se sont poursuivis jusqu’à une heure avancée de la nuit. De nombreux journalistes ont été pris pour cibles par les islamistes, les révolutionnaires et la police. Plusieurs ont été blessés, certains à coup de chevrotine.