La démission annoncée, puis repoussée du Premier ministre palestinien Salam Fayyad a bien eu lieu. C'était depuis longtemps le souhait du mouvement Fatah et probablement même d'une majorité de Palestiniens.
Des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes de Cisjordanie pour protester contre la politique d'austérité annoncée par le gouvernement. Et le Fatah, qui considérait Salam Fayyad comme un intrus imposé par les Américains, le soupçonnait de vouloir dicter ses vues par le biais des finances dont il avait le contrôle exclusif.
Les États-Unis et l'Union européenne, principaux pourvoyeurs de fonds de l'Autorité palestinienne, ne tarissaient pas d'éloges à l'adresse de Salam Fayyad, diplômé des universités américaines et ancien haut fonctionnaire du Fonds monétaire international (FMI). Il avait cependant à son crédit le fait d'avoir combattu la corruption au sein de l'Autorité palestinienne et d'avoir mis en place les institutions et les organismes d'un futur État palestinien indépendant.
Le président américain Barack Obama a cité Fayyad au même titre que Mahmoud Abbas, comme « un véritable partenaire » dans le processus de paix, faisant donc de lui un possible successeur du président palestinien. Il est possible que ce dernier n'ait pas vraiment apprécié.
Mahmoud Abbas a demandé à Salam Fayyad de rester provisoirement à la tête du gouvernement en attendant la formation d'un nouveau cabinet.