Netanyahu: «la priorité du nouveau gouvernement est de garantir la sécurité des Israéliens»

Le nouveau gouvernement a obtenu l’investiture du Parlement israélien et devrait prêter serment dans la soirée, ce lundi 18 mars 2013. Après un mois et demi de négociations, Benyamin Netanyahu, qui entame un troisième mandat de Premier ministre, a enfin réussi à former une coalition, clairement orientée à droite.

Dans son discours d’investiture devant la Knesset, le Parlement israélien, Benyamin Netanyahu a insisté sur la défense et la sécurité de l’Etat d’Israël, « première priorité » du nouveau gouvernement. « Nous avons affaire à d’énormes menaces », a déclaré le Premier ministre, faisant référence à l’Iran et la Syrie. « Israël utilisera tous les moyens nécessaires pour éviter que les armes ne tombent dans les mains d’organisations hostiles. »

Le nouveau gouvernement israélien ne devrait donc pas changer de cap en matière de politique étrangère. D’ailleurs l’ultra-nationaliste Avigdor Lieberman retrouvera son poste de ministre des Affaires étrangères dans le nouveau gouvernement dès qu’il en aura fini avec ses démêlées judiciaires, puisqu’il est accusé de corruption.

Le cabinet israélien, composé de 22 ministres et 8 vice-ministres, comprend douze membres du Likoud, le parti de droite de Benyamin Netanyahu, cinq de Israël Beiteinu (parti ultra-nationaliste d’Avigdor Lieberman), six membres de Yesh Atid (le nouveau parti centriste arrivé deuxième aux élections), cinq du Foyer Juif (ultra-nationaliste religieux) et deux centristes du parti Hatnuah.

Alliance de circonstance entre centristes et ultra-nationalistes religieux

Pour la première fois dans un gouvernement mené par le Likoud, les partis ultra-orthodoxes ne sont pas représentés. Yesh Atid et le Foyer juif, grands vainqueurs du scrutin de janvier, se sont entendus pour faire pression sur Benyamin Netanyahu et faire en sorte qu’ils soient exclus.

Alliés de circonstance, Yesh Atid et le Foyer juif souhaitent que les ultra-religieux participent à l’effort national en faisant leur service militaire, dont ils sont exemptés pour la plupart. Sur le plan économique, ils veulent une baisse d’impôts pour les classes moyennes et un meilleur accès au logement.

Ils auront l’occasion de défendre leurs idées puisque Yair Lapid, leader de Yesh Atid et ancien présentateur vedette de la télévision, devient ministre des Finances, tandis que Naftali Bennett, le chef du Foyer juif, obtient l’Economie et le Commerce (son portefeuille comprend aussi Jérusalem, la Diaspora et les Cultes).

Un gouvernement pro-colons

En revanche, sur le dossier palestinien, ils ne sont pas sur la même longueur d’onde. Yair Lapid défend la création d’un Etat palestinien, sans partage de Jérusalem et avec le maintien de la plupart des colonies existantes. Le Foyer juif, lui, est clairement opposé à une solution à deux Etats.

« Il ne peut y avoir qu’un seul Etat entre le Jourdain et la Méditerranée, c’est Israël », a déclaré Uri Ariel, numéro deux du Foyer juif, qui devient ministre du Logement.

Les Palestiniens savent à quoi s’attendre. Les prochaines négociations ne semblent pas pour demain. En attendant, la colonisation devrait continuer. C’est ce qu’a confirmé le nouveau vice-ministre de la Défense Danny Danon (du Likoud), en parlant de « renforcer la colonisation », estimant qu’il n’y avait « pas de partenaire » pour la paix.

Tout geste envers les Palestiniens exclu avant la visite de Barack Obama

Moshé Yaalon, le nouveau ministre de la Défense, également issu du Likoud, est aussi un partisan de la colonisation. En 2005, cet ancien chef d’Etat major s’était opposé au retrait israélien de la bande de Gaza. Son entourage a en tous cas exclu tout geste envers les Palestiniens avant la visite de Barack Obama en Israël, le 20 mars.

Seule Tzipi Livni, ancienne ministre des Affaires étrangères, avait axé sa campagne des législatives sur la reprise du processus de paix avec les Palestiniens. Quel poids aura-t-elle dans ce nouveau gouvernement, qu’elle rejoint en obtenant le portefeuille de la Justice ?

A gauche, la députée Zehava Gal-On a dénoncé « ce gouvernement de droite qui va continuer à gaspiller des milliards de shekels dans les colonies ». A Genève, une mission d’experts de l’ONU a demandé à Israël de « cesser immédiatement et sans condition préalable la colonisation ainsi que d’initier un processus de retrait des colons ».

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